L’anglais représente 55% des contenus sur le web alors que le français en représente 5%. Est-ce parce que l’anglais en est la langue « maternelle » ?

Non, pas essentiellement. La langue anglaise a la particularité d’avoir une syntaxe simple et d’être constituée d’un vocabulaire aux mots compacts, ce qui convient parfaitement au monde du numérique.

La langue française, quant à elle, est plus adaptée au maniement des concepts qu’à la diffusion d’informations, ce qui la rend plus difficile d’accès.

Au-delà de ces raisons, pourquoi la langue française a-t-elle accumulé tant de retard ?

Le vocabulaire anglais s’agrandit de 5% environ de nouveaux mots par an avec aujourd’hui plus d’un million de mots tandis que le français ne contient que 100 000 termes.

Mais c’est aussi du côté du volume de publications en français sur le web qu’est la réponse

Du côté de la numérisation des livres, la BNF a subi nombre de critiques qui en ont considérablement réduit la mise à disposition. Hors, même si Google, son partenaire à ce sujet, a lui aussi été critiqué, le nombre de livres numérisés et qu’il a mis à disposition sur le web est bien plus important que celui des livres français.

En retard aussi la numérisation et mise à disposition d’ouvrages par Gallica car avec plus de 450 000 aujourd’hui, on est loin des plus de 2 millions que l’on trouve sur KINDLE avec 130 000 ouvrages en français seulement.

Le projet intereuropéen Gutenberg* quant à lui, a numérisé 44 000 livres et sur ceux-ci, seuls 3 000 sont en français.

En résumé, si la langue française veut prétendre être une langue universelle, elle doit participer plus activement à la course aux contenus et être parmi les premières présentes sur le web.

*Le Projet Gutenberg est une bibliothèque de versions électroniques libres (parfois appelés e-texts) de livres physiquement existants. Les textes fournis sont essentiellement du domaine public, soit parce qu’ils n’ont jamais été sujets à des droits d’auteur soit parce que ces derniers ont expirés. Il y a également quelques textes toujours sous droit d’auteur, mais malgré tout rendus disponibles pour le projet avec la permission de l’auteur. Le projet fut lancé par Michael Hart en 1971 et nommé en hommage à l’imprimeur allemand du xve siècle Johannes Gutenberg.
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